It Started from Scratch – Time's Up

Aujourd’hui on n’est pas très motivé à écrire un article sur une mixtape, donc on sort notre baguette magique et on va en récupérer un sur le site abcdrduson.com, c’est beau internet!

Quel est le point commun entre la mégastar 50 Cent et l’obscur MC néerlandais Phat Pockets ? Entre les grands excités de Philly, Jedi Mind Tricks, et les brumeux Californiens de Lootpack ? Tous ont utilisé, à un moment ou à un autre de leur carrière, un scratch de « Time’s Up » d’O.C. pour un de leurs morceaux, rendant ainsi hommage à un classique parmi les classiques du rap new-yorkais des mid-90’s.

Sorti en maxi en 1994 chez Wild Pitch Records, « Time’s Up » est un peu l’équivalent conscient et moralisateur de « Shook Ones Pt. II » de Mobb Deep. Avec un texte direct regorgeant de rimes mémorables, O.C. y prône l’authenticité et égratigne les comportements de supposés faux gangsters de ses confrères MCs. A l’époque, le jeune Omar Credle est un nouveau venu dans le milieu, n’affichant sur son CV que quelques collaborations avec Organized Konfusion et MC Serch. Son audace et sa fougue en sont d’autant plus impressionnantes. A posteriori toutefois, la teneur des paroles peut paraître un peu exagérée : finalement, on le sait maintenant, le rap n’était pas vraiment dans une situation d’urgence en 1994. Les années suivantes seront même des crus plutôt exceptionnels. Mais qu’importe le propos et le thème de « Time’s Up ». Si le morceau reste comme le sommet de la carrière exemplaire d’O.C., c’est pour ces multiples formules intemporelles débitées par le MC, témoignant de qualités d’écriture assez exceptionnelles.

Ces compétences sont parfaitement mises en valeur par la production d’un autre jeune prodige, lui aussi futur membre du D.I.T.C., Buckwild. Son instru pioche allègrement dans le titre de Les DeMerle, « A Day in Life », lui empruntant notamment cette ligne de basse qui constitue l’identité du beat de « Time’s Up ». Puis, pour faire un classique à l’époque il fallait souvent des scratches. Et avec le regretté DJ Roc Raida, ce n’est assurément pas le plus mauvais qui s’y colle. Un hommage de circonstance est rendu à Slick Rick et à « Hey Young World »… « Their time’s limited, hard rocks’ too. »

Parmi les nombreux hommages rendus à « Time’s Up », on compte l’utilisation de la prod du morceau pour les scènes de battle du film 8 Mile. Et donc également ces innombrables scratches sur les phases d’O.C., réalisés pour les projets de MCs de tous horizons, aujourd’hui comme quelques semaines après la sortie du maxi, il y a dix-sept ans. En voici un florilège.

It Started from Scratch – Time’s Up
01. O.C. – Time’s up (1994, Word… Life)
02. L-Fudge – Liquid (1998, Liquid/What If?/Show Me Your Gratitude 12″)
03. Jedi Mind Tricks ft. Apathy & Yan The Phenomenon – The Apostle’s Creed (1997, The Pyscho-Social LP)
04. Sharpshooters ft. Four Fifths – Analyze (1996, Choked Up)
05. Masters of Illusion – Scared Straight (2000, Kut Masta Kurt Presents Masters of Illusion)
06. Phat Pockets – Emotion (1997, The Hustle Goes On…)
07. Vakill – The Creed (2003, The Darkest Cloud)
08. Tone Spliff ft. Eternia – Knowledge of Self (2011, Work Ethics)
09. Dutchmassive ft. Majik Most & Celph Titled – Revaporate (2004, Junk Planet)
10. Public Enemy – Put it Up Molotov Cocktail Assault Mix (2006, Bring That Beat Back)
11. Pumpkinhead – Rock On (2005, Orange Moon over Brooklyn)
12. 50 Cent ft. Nature & Nas – Too Hot (2002, Guess Who’s Back)
13. Jedi Mind Tricks ft. Ras Kass – Rise of the Machines (2003, Visions of Gandhi)
14. Mass Hysteria – I Get a Rush (1999, Exclusive 12″)
15. Supernatural ft. Vinnie Paz – Suckaz (2003, The Lost Freestyle Files)
16. DL Incognito – Make a Difference (2006, Organic Music for a Digital World)
17. Lootpack – Wanna Test (1999, Soundpieces: Da Antidote)
18. Fat Joe – Rappers are in Danger (2010, The Darkside Vol.1)
19. KRS One – Rappaz R.N. Dainja (1995, KRS One)