itw: Jessy Shung Lee & Mathematics Williams


Il y a quelques jours repreZent profitait du beau temps et d’une terrasse lausannoise pour rencontrer le jeune Jessy Shung Lee et son mentor dj Mathematic Williams afin qu’ils nous parlent de leur mixtape Bomayé. On prend donc quelques minutes pour faire les présentations, parler de tout et de rien, des Nike Air aux visas, de la traversée du désert au bon couscous de Yéma…

On va commencer par le plus vieux… Math, on a un peu l’impression de te voir partout ces temps sauf derrière les platines…
Math: Effectivement, j’ai un peu mis le djing en stand-by ces temps, je me suis plus concentré sur le projet de Jess que je « managais » en studio, BLG s’occupant un peu du reste. Le but était d’arriver avec un style un peu différent, on est en Suisse, y’a pas de galères ici. Quand on parle en France de rap suisse ils se foutent de notre gueule, alors on s’est dit qu’on allait faire un truc qui se prend la tête sans se la prendre… Aujourd’hui, c’est plus Wu-Tang et les années 90, nous ont vient avec un style « champagne et culs » !

Dans les années nonante on parlait de rap « jiggy »
Math: Exactement, on est là pour s’amuser et faire s’amuser les gens.

Sinon d’autres projets en cours pour Math ?
Math: Actuellement, je suis promoteur pour les lofturbannight au loft, et sinon on organise nos soirées… y’a tellement de projets.

Et rien niveau rap, pourtant on peut t’entendre faire plus que du hosting sur la tape de Jess !
Math: C’est juste pour le délire, c’est Jess qui m’entraîne…

Ok, mais c’est qui ce Jessy Shung Lee en fait ?
Jess: Jessy c’est mon vraiment prénom. Shung Lee, c’est une miss qui m’a donné ce nom, comme j’aime bien tout ce qui est asiatique c’est parti de là quoi… Un gros délire, j’ai mis ça sur facebook et c’est parti comme ça. Après Jessy Shung Lee c’est bien plus pratique pour youtube, google et tout… Si tu me cherches y’a que moi que tu trouveras !

Parle nous en peu de ta tape…
Jess: Elle me repreZent, de A à Z c’est moi en 2010. C’est mon année 2010 racontée dans une tape…

Comment ça ?
Jess: En 2010 j’ai eu quelques histoires, quelques soucis, des rumeurs… donc je parle de tout ça. Les rumeurs sur moi, les galères de mes potes. Tout tourne autour de ce que j’ai vécu en 2010. Quand je rappe, j’aime bien dire n’importe quoi. Mais finalement tout a un sens dans ce que je dis, même si tu penses que je suis bling-bling.
Bomayé par exemple on était souvent dans la salle de sport, on avait vraiment l’état d’esprit des tueurs. Quand on est venu dans « le game » suisse ce n’était pas pour rigoler, on veut être partout, que tout le monde parle de Shung Lee, que tout le monde parle de nous… c’est ça l’esprit Bomayé.

Une mixtape qui résume ce que tu as fait l’année précédente, il faudra donc à chaque fois attendre une année pour avoir quelque chose de toi ?
Jess: Non, je peux sans problème te faire un freestyle sur Jessy en 2012… c’est juste que ma tape parlait de moi en ce moment.

Justement alors Jessy en 2012 il est où ?
Jess: Je n’en sais rien en fait… je ne suis pas quelqu’un de stable, je suis trop lunatique avec moi-même… je n’arrive pas à me comprendre.
Math : À la base la musique pour nous c’est un hobby, on essaie d’en faire un business, mais on n’oublie pas qu’on est en Suisse… je pense même qu’après Stress je ne vois pas qui d’autre venir… je ne vois pas qui pourra vendre autant que lui. On garde la tête sur les épaules et les pieds sur terre. D’abord c’est l’école, ensuite le studio.
Jess: Jm’imagine pas en 2012, je suis carpe diem, au jour le jour… en 2012 je serai peut-être au Canada…
Math: Ici on fait le cv… une fois je vais faire mes valises, prendre mon pc, je vais à l’aéroport et jme tire!

2012 tu ne sais pas où tu seras, 2011 il se passe quoi ?
Jess: Pleins de projets en tête, mais je n’aime pas trop en parler tant que ce n’est pas concret, mais une chose est sûre : on va entendre parler de moi… pleins de projets, mais surtout où tu ne m’attends pas.

Dans ce que les puristes appellent le real ?
Jess: Pourquoi pas faire une mixtape avec des instrus des années 90… mais je pense pas. A mon avis y’a pas de vrai rap, ce qu’on entend aujourd’hui c’est l’évolution, on ne va pas faire en 2011 ce qui se faisait en 1996. Il faut évoluer… quand P.Diddy produisait Biggie c’était du rap, Rick Ross c’en est aussi. Ces gens-là ne comprennent pas l’évolution. Vincz Lee par exemple il a compris, il passe de tout dans ses sets, il passe du nouveau de l’ancien… y’a pas de real ou de faux, c’est juste une évolution. Si les mecs sont bloqués dans leur monde ils vont pas comprendre les nouveautés c’est clair.

Le rap en Suisse ?
Jess: J’ai plusieurs avis en fait… y’a des trucs que je trouve marrant… rigolo, vraiment c’est drôle… y’a des rappeurs que je kiffe, j’en ai sur mon iPod. Je trouve que ces temps ça bouge partout, j’entends du son de partout, ça sort bien, y’a vraiment des trucs bien, je trouve ça cool franchement…
Math : avant le rap c’était Genève… sur mes vieilles tapes sur 20 mcs y’en avaient 15 de Genève. Tu sens que le son a évolué, notre délire par exemple elle est autoproduite, un peu à l’exemple du dirty south, on vient de nulle part, on prend le tapis et on le retourne. On ne voulait pas suivre Yvan et Stress, ils ont trouvé leur style, mais nous on voulait arriver avec notre délire. Après si les gens suivent c’est bon.

Des exemples de sons sur ton iPod ?
Jess: Enigma, je kiffe… j’ai bossé avec lui aussi, mais je kiffe vraiment.
Math : R.Keto, les Leaderz (J.Fase et Maén) j’aime bien c’est différents…
Jess: Sinon les beatsmakers y’a des trucs de fou ici… J.Fase, Ridin-High, mon coup de cœur c’est Jayem. On bosse avec beaucoup de producteurs, J.Fase par exemple il nous a fait un hit… mais Jayem c’est vraiment mon favori !

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